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Oscar COUPEY

Oscar Coupey est né le 18 août 1864, Grande Rue (rue Nationale) à Annœullin.

Il entre comme élève au pensionnat du lycée de Lille à l’âge de 10 ans.
Il y restera jusqu’à ses 18 ans. Il arrête ses études après son succès au baccalauréat ès-sciences.

Le 11 novembre 1882, il est incorporé au 27ème régiment d’artillerie à Marchiennes. Un an plus tard, il est libéré de ses obligations militaires.

Durant le premier semestre de l’année 1884, il devient maître d’études au lycée d’Évreux.
Il revient ensuite au moulin familial rue Nationale qu’il va développer au fil des années pour en faire une importante minoterie minoterie qu’il dénommera "Moulins Saint-Vaast ", en référence à l’histoire de sa commune.
En 1895 (il est âgé de 31 ans), il se présente sous l’étiquette de libéral à l’élection générale du canton de Seclin. En ballotage au 1er tour, il est battu par le républicain Marchand au second tour. Mais les résultats sur Annœullin lui sont particulièrement favorable avec un raz de marée électoral en sa faveur.
Le 3 mai 1896, Oscar Coupey avec l’appui de ses partisans surnommés les " donatos " - du nom d’un prestidigitateur-magnétiseur de renom, Donato qui attirait la foule - affronte le maire radical sortant, Antoine Mauroy, important brasseur. Ce dernier avait soutenu le candidat Marchand lors de l’élection cantonale précédente. Les partisans de Mauroy étaient appelés les " intonneux " - ceux qui remplissent, comme des tonneaux, le gosier des électeurs. Une lutte acharnée s’engage entre les " vrais républicains " de Mauroy et les " blancs " de Coupey.
Ce dernier remporte l’élection municipale grâce à l’appui unanime des catholiques et de la majorité des mineurs fort nombreux à Annœullin à l’époque.
Dès son arrivée à l’hôtel de ville, il s’efforce d’effacer les traces de la précédente municipalité, rétablit l’égalité des secours aux familles, supprime les arrêtés de l’ancien maire qui avait interdit aux convois religieux certaines rues et avait supprimé les processions.
Au cours de ce premier mandat, il fait restaurer l’église Saint-Martin contre la volonté des habitants du Marais qui, soutenus par son rival Antoine Mauroy, lancent une souscription pour ériger dans leur quartier l’église du Sacré-Cœur.

Oscar se marie le 26 août 1899 avec Marie Augustine Couvreur (1876-1966).

Lors des élections municipales du 1er mai 1904, trois listes sont en lice : La liste libérale (O. Coupey), une autre liste composée de personnalités du Marais dont plu-sieurs cultivateurs (A. Mauroy n’est plus candidat) et enfin une liste ouvrière dirigée par le peintre Alphonse Duval, issue du tout jeune Parti Socialiste. Oscar l’emporte à nouveau.

Mais aux élections municipales suivantes, le 3 mai 1908, le climat politique français a changé. Le Président du Conseil, Émile Combes, radical, applique un anticléricalisme modéré avec les lois de 1901 et 1904 sur le droit des associations et la liberté d’enseignement des congrégations religieuses. La loi sur la séparation de l’Église et de l’État est votée en 1905. Le Parti socialiste commence à s’implanter sur l’ensemble du territoire. La section socialiste annœullinoise est créée.
Les rancunes tenaces des années 1898, 1899 et 1900 issues de la "guerre des 2 églises" vont jouer un rôle primordial lors de ces élections.

Au premier tour, les 23 candidats de la liste sortante libérale obtiennent 15598 suffrages. Celle des radicaux, socialistes et républicains, dirigée par Auguste Courmont la talonne avec 15591 voix.
Au 2ème tour, Oscar Coupey est battu. Les catholiques du Marais lui ont fait manqué un nombre infime de suffrages.
Auguste Courmont est élu maire avec comme premier adjoint, le socialiste Auguste Parsy qui lui succédera et sera également élu député en 1928.

Le bilan d’Oscar COUPEY, maire :
Au point de vue finances, Oscar Coupey, malgré les travaux de rénovations des édifices publics, arrive à diminuer les charges des contribuables annœullinois grâce à une meilleure gestion que son prédécesseur de l’octroi (taxe sur les marchandises) et du centime additionnel. Il a réussi avec une augmentation des recettes, à stabiliser les impôts des contribuables annœullinois pendant ses trois mandats.
On peut retenir entre autres :
 Reconstruction de l’église Saint-Martin
 Rénovation de l’école des garçons de Don
 Restauration du presbytère de Don
 Érection du monument aux morts
 Création d’une gendarmerie
 Construction d’un abattoir municipal
 Réalisation d’un important réseau d’égouts qui assainit le Marais et la Bouvaque
 Organisation du service des pensions aux personnes âgées et infirmes
 Construction d’une école maternelle au hameau de Don
 Réalisation de trottoirs
 Organisation d’un service d’ébouage (ramassage des déchets ménagers)
Durant ses trois mandats, Annœullin est la commune la moins imposée du canton de Seclin.

Guerre 14-18
Dès octobre 1914, suite à la réquisition de la voiture de la famille par les autorités françaises, Oscar, sa femme, son fils et sa belle-sœur doivent conduire l’automobile à Rouen. Mais le retour est impossible avec le front des batailles de la mer du Nord à l’Est. L’exode durera 4 ans pour un retour à Annœullin début décembre 1918.

L’après-guerre
Le moulin est détruit par les Allemands en octobre 1918. Oscar décide de céder le montant des dommages de guerre à la société « La Meunerie Lilloise ».
Achats de terrains, de fermes, reconstructions des habitations familiales, construction d’un garage d’allure "médiévale" sont les occupations d’Oscar Coupey qui vivra désormais de ses rentes. Il décède le 5 mars 1929.

Oscar COUPEY, l’historien

Oscar Coupey passe également ses dimanches à Arras où il mène des recherches dans les archives de l’Abbaye de Saint-Vaast qui seront détruites par un bombardement le 5 juillet 1915. Grâce à ces recherches sur l’histoire d’Annœullin son fils André éditera deux livres. Le premier intitulé "Sur les pas d’Oscar Coupey", livre autobiographique de la famille Coupey, suivi de "Annœullin au temps passé", ouvrage relatant l’histoire de la commune de ses origines à la Grande Guerre.

Sources : Livres d’André Coupey - archives de la section annœullinoise du parti socialiste et Patrick Durot membre de l’ARPHA.


Publié le 14-03-2012, révisé le 07-03-2021
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