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Baptist a’l’toil et les colporteurs d’Annœullin

Si de nos jours nombre d’habitants des villages voisins se rendent à Annœullin pour faire leurs achats, à l’inverse, au XIXème siècle, c’étaient des Annœullinois qui se rendaient chez leurs clients : en effet, notre commune peut se taxer d’avoir été la capitale régionale du colportage. [1]

Le mot "colporteur" n’apparaît pas avant les années 1840 dans nos archives : il est précédé par "revendeur de couvertures".
Le recensement de la population de 1851 dénombre 257 colporteurs à Annœullin, soit 11% de la population. Le "Ravet-Anceau", annuaire départemental de statistiques économiques, précise dès 1855 : « Cette commune, la plus populeuse du canton, est un centre commercial important, spécialement pour la vente par colporteurs, de couvertures, pantalons, bretelles, étoffes diverses. Cette vente occupe chaque année près de 500 individus, les uns travaillant pour leur compte, les autres pour des patrons. »

Beaucoup de familles annœullinoises ont eu des colporteurs en leur sein. Les marchands d’Annœullin sont vite devenus célèbres partout dans le Nord-Pas-de-Calais et même jusqu’en Normandie, dans l’est de la France et la région parisienne.

Ce métier de "travailleur indépendant" non sédentaire était pratiqué par de joyeux lurons comme par des personnages sérieux ayant le goût du voyage, de l’aventure, du contact humain. Beaux parleurs, ils ne manquaient pas de courage lorsque, au XIXe siècle, en sabots à pied ou avec leur brouette, ils partaient pour plus d’un mois parfois vendre couvertures, draps, linge de maison, puis plus tard, vêtements et mobilier. au XXe siècle, le train et l’automobile ont étendu progressivement leur rayon d’action.

L’ouverture des mines du Pas-de-Calais dans le années 1860 entrainera une diminution progressive des colporteurs, le métier de mineur offrant des revenus plus avantageux et surtout plus stables. Les derniers colporteurs d’Annœullin ( majoritairement des femmes !) cessèrent leur activité dans les années 1980.

Le géant, Baptist a’l’toil, est le digne représentant des colporteurs et de notre ville.
Il est né dans les années trente. Tombé dans l’oubli pendant la seconde guerre mondiale, il renaît à l’occasion des recherches entreprises dans le cadre d’un projet éducatif par deux enseignantes du Collège en 1983 et 1984. Ces recherches ont permis de retrouver la tête du géant datant des années trente ainsi que des photos anciennes.

Munis de ces éléments, les services techniques municipaux vont reconstruire Baptist et rendre son géant à Annœullin.


Publié le 22-02-2012, révisé le 22-02-2021

[1Voir le livre "Les Colporteurs d’Annœullin, une histoire méconnue" édité en 2012 par l’ARPHA.

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